le Monde de Mathusa

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Octobre à l'étalage

 

Octobre à l'étalage

octobre

 

 

 

L'été a expiré, stop à la démesure ! 
Les journées se délitent, les heures s'amenuisent. 
Je ne vais plus aller à mon gré, à ma guise, 
Pour tout prendre à la terre, sans nuire à la nature. 
 
Octobre est apparu sur le cadran solaire. 
Les grives et pluviers s'en vont boire à la mare. 
Jusqu'aux doux sympétrums qui se voilent et s'égarent. 
Sous les joncs, la sarigue fuit, le secrétaire. 
 
Pyaneption effeuille son tout premier tiers-temps. 
Le nuancier décharge ses couleurs pourpre et or. 
La forêt est en brame, jouant de tous ses cors. 
La hulotte rouspète en plein assoupissement. 
 
Dans les vases du temps géraniums et pensées, 
Se dévoilent subtiles aux narines expertes. 
Jusqu'au jus de raisin, dont le flot coule à perte, 
Octobre se veut menu à ne pas négliger. 
 
Brumaire est une injure aux tenues dénudées. 
La peau se vêt soudain de l'orteil à la tête, 
Pour éviter un froid, un rhume, une grippette, 
Sévissant sous un ciel de moins en moins bleuté. 
 
La beauté est un art à consommer d'urgence. 
Toute saison perdue est un cerne de plus. 
Mieux vaut en profiter aux heures d'angélus 
Qu'espérer jusqu'aux vêpres pour une jouissance. 
 
Quand l'automne touche l'âge, octobre est un déclin. 
Régression délicieuse ouverte à la caresse. 
Elle amoindrit l'ardeur et s'offre la tendresse, 
Que les feux de l'amour ont caché, en leur sein. 
 
La vie est une chanson aux refrains qui enivrent, 
On y plonge nos sens jusqu'au moindre détail. 
Octobre est un repos, un caravansérail, 
D'une vie survoltée à une paix qui délivre.
 
Georges Gabriel 


23/10/2020
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