le Monde de Mathusa

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Le Ciel Pleure

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Le Ciel pleure  
 

Le cerf est abattu, la meute se régale, 
les biches affolées se terrent aux sous-bois, 
leur maître a disparu, elles n'ont plus de roi, 
Leurs faons sont orphelins, pour un repas royal.  

 

Le ciel pleure

 

Là-bas dans la clairière le dix corps se rebelle, 
Il sait dès à présent que son règne viendra. 
Ses andouillers durcissent et bientôt il réera 
Prêt à subir aussi, la même issue mortelle.  

 

Le ciel pleure.  

 

Dans les bois noirs maudits des nemrods à l'affût,  
Traquent une pauvre laie, cherchant trouver passage,  
Sous des nuages lourds, tel un mauvais présage 
Elle attire la meute hors d'un buisson touffu.  

  

 

Elle se sait condamnée, mais sauve ses petits. 
Eloignée du buisson, elle se tourne et fait front 
Aux crocs déchiqueteurs, à toutes ces munitions 
Qui vont dès à présent lui retirer la vie.  

 

Le ciel pleure 

 

La grive s'est envolée, fuyant le coup du sort. 
Une salve a suffit, pour la faire tomber. 
A la perdrix aussi ce sort fut réservé 
Un leurre machiavélique l'entraîna vers la mort.  

 

 

Sur l'eau du bel étang aux reflets miroitants 
les appelants invitent le col vert migrateur. 
L'appeau joue bien son rôle, fidèle serviteur 
D'une gâchette en attente de l'ordre d'un manant.

 

Le ciel pleure  

 

Tout près de la chaumière, l'enfant panse ses plaies. 
Sous les coups de boutoir d'un ivrogne innommable. 
Il se cache où il peut, se glisse sous la table 
Et reçoit en retour d'horribles coups de pieds. 

  
 
Sa mère ne peut plus rien, elle gît dans le patio
Le fusil dans ses mains tremble sous la souffrance, 
Dans un dernier sursaut, comme ultime défense, 
Elle tire sur le maudit qui rend l'âme aussitôt.  

 

Le ciel pleure  

 

La vie est ainsi faite de malheurs et de drames 
De tourbillons sans fin, de jeux dévastateurs. 
De maladies ignobles, de folies, de noirceur 
Qui font de l'être humain un animal infâme.  

 

 

Poursuivant son chemin, car plus rien ne l'arrête, 
Il trouve plaisir à tout, créant son paradis, 
S'accaparant le tout et son corps, et sa vie, 
Et son ciel, et son dieu et jusqu'à sa planète.  

 

Le ciel pleure  
Et je pleure avec lui.  

 

©Georges Gabriel 

 

 

 



06/05/2020
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