Pardonnez-moi je dors
Pardonnez-moi je dors
L'avalanche a surpris le monde militaire,
Plusieurs jeunes garçons solides et téméraires
Y ont laissé la vie.
Au dessus des sommets, la ronde d'hélicoptères
Amène par les airs, sauveteurs volontaires
Et deux Border Collie.
Gendarmes en émoi, je le suis tout autant,
Cadavres et survivants retour au campement,
Dans ce relent de mort.
Imprudence assassine lors d'un entraînement,
Laissant sur le carreau de très nombreux enfants.
Pardonnez-moi, je dors.
L'avion s'est écrasé sur un flanc de montagne,
Nul ne l'avait prédit, pas même la compagne,
Du pilote maudit.
Il avait tout prévu, depuis le décollage,
S'isolant dans sa cage, victime du surmenage
Et d'un brin de folie.
Le monde est en émoi, l'horreur est à son comble
Des corps déchiquetés au milieu des décombres
Tapissent le décor.
Au plus profond de moi, l'humain devient immonde,
Sentinelle funeste sur tas de catacombes.
Pardonnez-moi, je dors.
Ici on décapite, on fusille plus loin,
Quand d'autres autant cruels dépècent au surin.
Le diable est bien présent..
Des gosses agonisent sur fond de drogues dures.
Quand ceux qui les leur vendent, ne sont que des ordures
Qui ont pour Dieu, l'argent.
Ailleurs on défenestre, on noie béton aux pieds,
On éventre des femmes attendant leurs bébés
Un cauchemar encore.
Jusqu'à l'élu ingrat, égoïste et sans cœur
Qui se fait les choux gras sur le dos d'électeurs.
Pardonnez-moi je dors.
Là, une procession attire mon regard,
Des gens rient, d'autres pleurent, et tous vêtus de noir.
Se suivent pas à pas.
J'en reconnais beaucoup, certains me sont très proches,
J'ai beau scruter, chercher jusqu'au fond de mes poches
je ne me trouve pas.
Devant eux un cercueil, boite en bois, bien polie,
Descendu dans la terre comme un trésor enfoui
Parmi d'autres merveilles.
Je ne suis pas surpris, la vie est au trépas.
Et cet enterrement met fin à mon débat,
Car soudain je m'éveille.
©Georges Gabriel
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