le Monde de Mathusa

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Que dire...

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Que Dire

 

Je n‘ai rien à vous dire, le savez-vous ? Voyez

Ma page reste pure, criante nudité.
J’ai beau creuser, chercher, la rime est dans l’espace
Où je ne peux laisser l’esquisse d’une trace.
Mon esprit est parti en loisir, en goguette,
Jouant avec le vent autour des girouettes,
Visant je ne sais quoi, allant je ne sais où,
Passant d’un mot à l’autre comme ferait un fou.
Il s’en va et s’en vient, en rythme d’un ressac
Je ne sais que vous dire, ma tête est dans le sac.
Où pourrais-je trouver le menu délié
Quand ma plume s’ennuie au fond de l’encrier
Je ne remarque rien, le vide s’accentue,
Jusqu’à la pesanteur qui ne me retient plus.

Je n‘ai rien à vous dire, le savez-vous ? Pensez

A cette belle histoire que j’aurais pu narrer
Dans les craintes d’antan où la douce Blanquette
A qui le méchant loup s’en vint conter fleurette.
Des rêves de grandeur anoblissant Némo
Quand il sortit de Nantes rejoindre son ilot
Où, à l’insu de tous, tel ignoble Brutus
Coutelait des étraves avec son Nautilus.
N’auriez-vous pas aimé, Le Château de ma Mère
Bâtit pour éclairer La Gloire de mon Père,
Deviser des beautés des contes et légendes
Comme la Fée Viviane en bois de Brocéliande.
Mais mon esprit a fui, de mes loges en vrac
Sans aucun rangement, ma tête est dans le sac.

Je n’ai rien à vous dire, le savez-vous, navré,

D’avoir pris votre temps tout juste pour parler.
Si l’idée se chargeait de vêtir mes neurones,
Au lieu de gambader dans la flore et la faune,
Je vous aurais cité un amour de jeunesse,
Dépeint tel un exploit, tout comme une prouesse.
Il eut été facile pour moi, de vous décrire
La première sirène m’amenant au délire.
Vraiment je ne peux rien, pas le cran de rager,
Contre ce coup du sort qui me laisse muet.
J’aimerais bien pourtant, pouvoir vous satisfaire,
Je me sens dépité, ne pouvant que déplaire.
Que direz-vous demain lorsque vous me verrez ?
Bien pale est le conteur ne sachant pas conter.

Je n’ai plus rien à dire et je suis désolé,
D’avoir semé du vent sur des stupidités.
Ma page reste blanche, pas la moindre arabesque
Je n‘avais vraiment rien à vous dire, ou presque.

©Georges Gabriel

 

 

 



13/04/2020
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