le Monde de Mathusa

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Océanne

mariefranceOcéanne

 

La tête entre ses mains en signe de détresse,
Océanne pleurait au désert de l’oubli.
De la froide blessure, d’un manque de caresses
Par ceux qui, insouciants, lui avaient donné vie.

Assurément l’enfant, à la triste existence,
Sourit à tout moment à sa poupée Bella,
Avec qui elle partage ses chansons et ses danses,
Dans la complicité de l’amie Mathilda.

Elle avait recherché abri dans ses sommeils,
En un coin abrité, niché dans son jardin
Où l’essaim de ses rêves, sans nul autre pareil,
La tenait à l’écart d’un affligeant destin.

Seule dans son jeune âge, poupée abandonnée,
Disloquée entre grands égoïstes et coupables,
Se crêpant le chignon pour un mot déplacé,
Un geste malvenu, une histoire pendable.

Et pourtant ses parents n’étaient pas bien méchants,
Confrontés qu’ils étaient aux affres de la vie.
Devenus des victimes sur l’échiquier des grands,
Ils sombraient en dégout, en rejet et mépris.

Papa est sans travail, maman fait ce qu’elle peut;
En quoi donc Océanne peut-elle être coupable ?
Mais qu’a-t-elle commis pour être sous les feux
De la vindicte adulte pénible et misérable ?

Elle, payait l’inconscience, par des heures de « cave »,
C’était la punition qu’il fallait accomplir.
Dans le sous-sol glacé, sombrant telle une épave,
La hantise du noir en devint un délire.

Faut-il une Cosette à chaque génération,
Comme pour réactiver la bien cruelle histoire,
D’une vie en souffrance, sans commisération
Où chacun sous sa croix supporte ses déboires ?

La petite en bégaye, elle a de l’embonpoint.
Ses malheurs se transforment en tares d’infortune.
Elle est un peu perdue, on le serait à moins
Lorsque dans tes sept ans, la vie t’importune.

Et le temps a passé, la fillette a grandi.
En conjurant le sort, elle voit sa réussite.
Elle n‘a plus peur du noir, ni du froid de l’oubli.
Avoir vaincu la « cave » honore son mérite.

Il est bien loin le temps de l’enfance précaire,
Ce temps ou Océanne pleurait sur ses tourments.
Aujourd’hui, dans la Foi de sa vision sincère,
La gamine d’hier est Femme du présent.

En hommage à Marie France Pavard

©Georges Gabriel  

En hommage à Marie France

 

 

 

 

 

 

 


 



24/04/2020
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