le Monde de Mathusa

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L'Eternité

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L'Eternité
 

 

Cherche un mot, dis un mot, qui dit tout, qui dit rien.  
Trouve un terme inédit exempt de lendemains. 
Fouille dans ta mémoire, puise dans ton passé. 
Récolte l'impensable que tu n'as pas semé. 
Va par monts et par vaux, développe ton pas, 
Qui te mène d'un trait d'alpha en omega. 
Une fois arrivé, tout repart à zéro. 
Sans gloire attribuée, sans saveur, ni héros. 
Une ronde infinie sans un seul mouvement, 
Aucune fin annoncée, aucun commencement.  
Sans pause, sans trève, sans heure bienvenue 
Car là même le temps semble s'être perdu. 
Tu le sais, tu le sens, cela ne peut pas être 
Et pourtant ce mot là s'incruste dans ta tête. 
 
Comment penser jouir de tout à satiété 
Alors que ton sourire te semblera figé. 
Te battre contre des vents qui ne soufleront pas, 
Emettre des souhaits que tu ne connaitras, 
Garder tous ces visages que tu as adoré 
Et qui te sembleront à jamais pétrifiés. 
Comme sur un tableau, une toile de maître 
Une Joconde appauvrie en manque de paraître. 
Des arbres dénudés, des champs de terre nue, 
Où pas une brindille ne surgit à ta vue. 
Tout est plat, tout est morne, tout est triste et encore 
Tu ne pourras jamais contempler une aurore. 
Pas plus de crépuscule ni même d'après midi, 
Car si tout est présent, il manquera la vie. 
 
Alors, pas de regrets, gardes ce qui t'attriste 
Et même si c'est dur, là au moins tu existes. 
Les larmes et les rires, les peines et les joies 
Sont des atouts majeurs qui font de toi un roi. 
Régnant dans la tourmente, dans la béatitude, 
Mais dirigeant un monde au gré des attitudes. 
Réalisant tes rêves, tes envies, tes désirs, 
Tu peux tout chambouler jusqu'à tout reconstruire, 
Malgré les aléas, les regrets, les remords, 
Les ennuis, les soucis, la souffrance et la mort. 
Ne crains rien, c'est ainsi qu'on définit ses rêves 
Et quand tout renaitra, au soleil qui se lève 
Tu rouvriras les yeux sur un monde refait. 
C'est dans toutes ces vies qu'est ton éternité. 
 
Voilà, le mot est dit, il est enfin lâché. 
Une utopie dit-on qui dilue nos pensées. 
Il n'a pas d'à peu près, aucun équivalent 
Pas plus de synonymes, ni même d'approchant. 
Avec lui tout est grand, gigantesque et sublime 
Il n'y a pas de fond, il n'y a pas d'abîme. 
Pas besoin de chercher aux tréfonds de l'espace, 
La marque de tes pas, les signes de ta trace, 
Tout cela est en toi, dans les plis de ton être 
Ces plis que tu délies au moment d'apparaitre. 
Parce que tu l'as voulu, tu l'as même espéré 
Dessiné de tes mains, écrit dans tes pensées. 
Que rien ne te tourmente, joue de ta volonté, 
Vis ce que tu prétends dans ton éternité.  

©Georges Gabriel  
 
 
 

 


 


16/05/2020
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