le Monde de Mathusa

Monsieur Descartes a dit ...

 Écoute mon ami, à moins d'être assuré,  
Ne te découvre pas, commence par douter.  
Tu te libéreras d'atteintes extérieures   
Et tout ton jugement n'en sera que meilleur.  
 
Préserve tes atouts, donne foi à tes idées.  
Ne récolte d'autrui que le peu qui te sied,  
Cela te permettra de tracer ton chemin,  
Sans que d'autres intérêts n'en changent le dessin.  
 
Tu es toi, être unique sans accointance aucune,  
Ton étoile est au ciel, ton soleil et ta lune,  
Ta terre et tes amours n'appartiennent qu'à toi.   
Ce qui est dans ton cœur, se trouve sous ton toit. 
  
Ne prends pas à la lettre tout ce que l'on raconte,  
C'est ainsi que ton or se délite en fonte.  
Tout est fait de manière à te diminuer,  
Afin de t'enlever jusqu'à ta volonté.  
 
Dans la vie tout se trace, dit-on avec méthode,  
Que l'on marche au progrès, que l'on suive les modes,  
II faut un temps pour tout, un cran pour chaque chose,  
Tout comme il faut le temps que fleurisse la rose.  
 
Quand tu as une énigme que tu ne sais résoudre,  
Découpe chaque mot, afin de la dissoudre  
Dans le bain vivifiant, d'une nouvelle vision.  
Par là tu trouveras la bonne solution.  
 
N'attaque pas de front les choses compliquées,  
Commence au plus facile, par ce qui est aisé.  
Monte marche après marche, ne saute aucun étage,  
Le bon sens te demande en tout, de rester sage. 
 
La seule vérité n'est pas dans les extrêmes.  
Là tu ne trouveras que troubles et problèmes.  
Si tu veux t'en sortir, autant que faire se peut,  
Cherche à te situer dans le juste milieu.  
 
Va, ne t'affole pas, avance avec prudence,  
Et quand tout va trop vite, ralentit la cadence.  
Tu diriges tes jours, tu engranges tes pas,  
Ne laisse donc personne te mener au trépas.  
 
Voilà ce qu'un beau jour Monsieur Descartes a dit.  
Si le temps a passé, si le monde a subi,  
La souffrance et la mort, la tragédie des hommes,  
Il a su de la vie en définir la norme.  
 
©Georges Gabriel