Non Je n'acquiesce pas...
Non, je n’acquiesce pas...
Non, je n’acquiesce pas au réflexe bizarre
Qui oublie des enfants par manque d’affection
Des vieillards rejetés dans des mouroirs sans noms
Tels des objets trouvés sur les quais d’une gare.
Non je n‘acquiesce pas aux rites séculaires
Des fêtes initiées pour un saint commercial,
Au faste déplacé d’un élu cardinal
Quand le Maître haranguait les pontes de la terre.
Non, je n‘acquiesce pas aux lois inépuisables
Réduisant chaque jour le pain des moins nantis,
Créant des exilés en recherche d’abris
Quand des fortunes hissent tous les plateaux de tables.
Non je n‘acquiesce pas aux fielleuses prestances
De sombres manitous, de potentats iniques
Alourdissant le dos de ceux qui les fabriquent
En leur brisant les reins dès la plus tendre enfance.
Non, je n’acquiesce pas aux luxueux tombeaux
Qui ornent les allées de nos grands cimetières
Tout comme si la mort proposait en enchères
Les restes de chacun sertis sur des tableaux.
Non je n‘acquiesce pas aux aides de l’Etat
Annoncées à grands cris à grand renfort de gloire,
Comme si la misère avait fui nos mémoires
Camouflée en quartiers innommables et ingrats.
Non je n’acquiesce pas et je tombe des nues
Quand on prétend soigner le mal de la jeunesse
Que l’adulte a lâché par lascives prouesses
Tout comme à Pampelune des fauves dans la rue.
Non je n‘acquiesce pas aux honteuses promesses
Que prétendants au trône du droit Elyséen
Exhibent en fin d’hiver, en veille de regain
Sachant que les beaux jours endormiront la liesse.
Non je n‘acquiesce pas, en besoin de naissances
Une maternité par semences en implants
Lorsque le géniteur est mort depuis vingt ans
Et qu’un ventre en désert joue de l’indifférence.
Non je n’acquiesce pas à ces normes infâmes
Lorsqu’un violeur d’enfant se trouve libéré
Par une procédure en défauts constatés
Invitant le malade à répéter le drame.
Non je n’acquiesce pas que l’on touche à l’enfance
Par faits contre nature soudain légalisés
Comme s’il était normal qu’un être désaxé
Soit reconnu tout comme un chantre de décence.
Je dois cesser d’un point, bien que tout se poursuive,
Tous les plus grands cerveaux ont montrés leurs limites
Malgré de beaux diplômes au tableau des mérites
L’évidence est cruelle, tout part à la dérive.
Non, je n’acquiesce pas, car tout comme Zola, je le dis et j’accuse.
©Georges Gabriel
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