le Monde de Mathusa

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Liaisons

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Liaisons
 
Des landes étirées, jusqu'aux criques câlines,
L'océan tout paré de ses perles salines,
Déroule son écume en franges crénelées,
Balançant le ressac au rythme des marées.
 
Retenu au grand mât, par un corset de chaines,
Ulysse demeurait sourd à l’attrait des sirènes.
Il rejetait l’amour et ses philtres suaves,
Pour ne point épouser la condition d’esclave.
 
Il aimait une femme, une vraie, une reine.
Cet indomptable héros aux prouesses inhumaines,
Suivant sa vérité, rejetant l’interlope,
S’en revenait sans cesse aux bras de Pénélope.
 
Sur les gorges profondes aux ondulants décors,
L’esquif esprit de chair est faible dans son corps.
Un homme est désarmé, quand la grâce infidèle
Offre ses dunes d’or et son eau torrentielle.
 
Tout là-haut, adossé à son trône sélène,
Pâris comme Pierrot contemple son Hélène.
Il lui ouvre son cœur, lui délivre sa joie
Et l’emporte bien loin des murailles de Troie.
 
Sur la terre assoupie dans les heures nocturnes,
L’amour s’en va changer les esprits taciturnes
En creusets d’espérance, aux ivresses plaisir
Où le simple mortel jouit de ses désirs.
 
Oh cieux qui de là-haut dirigez notre essor,
Depuis la Croix du Sud à Polaris, au nord,
Laissez nous profiter des promesses charnelles
Sans pour autant brûler aux flammes éternelles.
 
Faite que le bonheur, se cueille telle la rose,
Sur un tapis de soie, sur un verset en prose
Où le mot ajouré, comme de la dentelle,
Fait jaillir la beauté de manière idéelle.
 
L’amour, le bel amour dans ses élans sauvages,
Ne trouve répondant que dans la fleur de l’âge.
Il est beau, il est grand, mais il n’est pas sublime;
Il peut nous faire choir au fin fond de l’abîme.
 
Alors, que reste-t-il à cueillir de la vie
Pour que notre mémoire en conserve l’esprit ?
L’amour reste l’amour quand il se veut caresses,
Mais il devient Géant au temps de la vieillesse.
 
Plus besoin de ce corps qui a perdu sa gloire,
Pas plus que de frissons aux instants dérisoires.
Il a besoin de peu, et accepte l’offrande
Que donne la tendresse, à ceux qui la demandent.
 
Il dira :"j’ai vécu", elle dira :"j’ai aimé"
Ils auront accompli l’union de l’imparfait
Et là, dans ces instants de paix, en souvenance,
Tous deux retrouveront le goût de l'innocence.
 
©Georges Gabriel
 
 
 

 

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13/04/2020
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