Au gré du Temps
Au gré du Temps
La goutte d’eau issue d’un flux de résurgence
A capté mon regard et m’offre son abri.
Je me laisse glisser à l’intérieur du nid
Où tout est transparence.
Le temps est là, présent, imposant et profond.
Je compose avec lui sur la portée du rêve.
Il me couvre de sable me laissant sur la grève
D' un océan sans fond.
L’heure est à l’insouciance, elle me semble fugace
Je n’ai que peu de temps à m’adonner aux jeux
Tout ce qui se présente me rend bien plus curieux
Mais je deviens pugnace.
Emporté par les flots sur le fil des secondes
Je tente de coller au temps qui déroule
Sur l’onde démontée du torrent qui s’écoule
Sur les contrées du monde.
Mais voilà que survient le temps de la jeunesse
Là où tout est couleur sur toile de fond amour.
Je découvre soudain l’objet de mon séjour
Au bout d’une caresse.
Je ne pus empêcher l’appel de l’attirance
Devant mes yeux ravis la poupée s’anima.
Je découvris le ciel dans le creux de ses bras
Et je compris ma chance.
Mais le temps est cruel, prompt à se délier.
Par des mains ajustées afin de le servir
Nul ne pourra jamais prétendre le saisir
S’il n’est pas préparé.
La course a ralenti, sous le poids de l’action.
Sur les machines outils j’active ma présence
Je connus dans ces jours le poids de la malchance
De n’être que simple pion.
Les enfants sont venus, ils ont grandi trop vite
La famille a perdu l’attrait du tabernacle
Quand la vie au dehors nous mène à la débâcle
D’une grande faillite.
Et les jours défilant comme une litanie
Le temps de l’impuissance imposa son vécu
Mais je m’interdisais de m’avouer vaincu
Alors je poursuivis .
Tout devenait fragile, imparfait, illusoire
L’idéal est absent de ce conte imposé.
On se trouve perdant devant l’énormité
D’ un tissu de déboires.
Jamais sans ma compagne je n’aurais pu tenir
L’errance dans ma vie sur un monde sans âme
Elle représentait la force de ma flamme
Sans jamais défaillir.
Quand je pense être entré dans l’eau par un désir
Un amour m’offrant un nid dans son cristal,
Je fus comme un poisson tournant dans son bocal
Sans pouvoir en sortir.
Aujourd’hui j’ai compris le sens de mon trajet.
Glissant depuis ma tête, j’ai traversé mon corps
Déposant des images tout au long du décor
Que le temps m’allouait.
Dans un prochain demain, tout au bout de la route
Je vais choir du nuage que mon rêve emportait
Et terminer dans le cloaque des marais.
Il n’y a aucun doute.
Mais je ne peux finir sur un triste destin
Car la vie sans soleil n’a pas de consistance
Par lui je reprendrais le goût de l’espérance
Et le temps du regain.
Au jour nouveau, un autre rêve prendra vie.
Le temps de m’élever en évaporation,
Je me retrouverai dans la sustentation
D’un cycle infini.
©Georges Gabriel
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